Le phénomène de la malbouffe semble avoir connu un retentissement grandissant au cours des dernières années. Si certains désignent les habitudes de consommation comme principale cause, d’autres indexent plutôt l’industrie agroalimentaire. Il faut dire qu’aux yeux de ceux-ci, ce secteur est le principal pourvoyeur de malbouffe. On en vient alors à se demander si les victimes de la malbouffe doivent pour autant être dédouanées de leurs responsabilités.
Malbouffe : définition
La malbouffe est un concept né dans les années 80. Issue des termes « mal » et « bouffe », la vocable est utilisé pour désigner les aliments de mauvaise qualité. Dans certains cas, elle peut être aussi associée aux mauvaises routines alimentaires. Censurée ou décriée par les professionnels de la santé, la malbouffe se traduit notamment par des aliments trop riches en graisse, en sel, en calories ou en sucre.
Autrement dit, elle se rapporte aux aliments qui ont un faible apport nutritionnel. À ce jour, ces derniers sont considérés comme étant les principales causes du diabète, de l’obésité et des maladies cardiovasculaires. D’autres études plus récentes ont également montré que ces aliments sont à l’origine de certains cancers.
La plupart du temps, les aliments dits « malbouffe » sont associés aux nourritures rapides. Il faut ajouter qu’ils contiennent, pour la majorité, de nombreux additifs. Compte tenu de leur légèreté nutritionnelle, ils sont commercialisés à des prix abordables. C’est ce qui explique leur accessibilité. Ils sont donc, dans une certaine mesure, souvent liées à des habitudes de classes sociales.
Les industries agroalimentaires montrées du doigt
Depuis quelques années, les industries agroalimentaires ne cessent d’être désignées du doigt comme les principaux responsables de la malbouffe. Bien que tous les produits et acteurs ne soient pas concernés, il n’en demeure pas moins que la plupart des aliments malbouffe proviennent de ce secteur. On peut lister plusieurs raisons auxquelles le marketing alimentaire n’est pas toujours étranger : par exemple, la compétition sévère entre industriels sur les notions de goût et de satiété compensé par des additifs variés, plus économiques que certains produits de base. Egalement, les procédés de transformation utilisés par ces usines dépouillent souvent les aliments de leurs fibres naturelles.
Ainsi, ceux-ci finissent par ne plus posséder les apports nutritionnels requis pour le bon fonctionnement du corps.
Par ailleurs, le facteur économique joue souvent un rôle : les industries agroalimentaires semblent déterminées à commercialiser leurs produits. Dès que les autorités publiques évoquent l’idée d’une interdiction de la malbouffe, les lobbies du secteur ne se font pas prier pour réagir. Selon eux, une telle décision serait trop intrusive et n’a pas lieu d’être.
Le marketing ciblé est également l’une des raisons pour lesquelles les industries agroalimentaires sont perçues comme les principaux producteurs de malbouffe. En effet, certaines observations ont montré que ces entreprises ciblent intentionnellement les communautés démunies dans leurs campagnes publicitaires. Soumises à une certaine précarité, celles-ci adhèrent plus facilement à la consommation de la malbouffe qui est moins coûteuse.
Responsabilité du consommateur dans son alimentation
L’arbitrage est difficile entre moyens réels, pouvoir d’achat, habitudes alimentaires, rythme de vie. En dehors de certaines pratiques scandaleuses issues la recherche de profit à tout crin (et on en a vu), il est difficile de dédouaner totalement le consommateur. De nos jours, ce ne sont pas les informations ou les livres qui manquent sur les scandales de la malbouffe ou sur les bienfaits d’une nutrition équilibrée, tout en restant économique. La responsabilisation de chacun face à sa propre alimentation ne peut pas être totalement éludée.
À l’image des industries agroalimentaires, le consommateur lambda a également sa part de responsabilité dans l’expansion de la malbouffe. À la fois victime et bourreau, celui-ci ne contrôle guère son environnement alimentaire. Le pli peut être pris assez vite aux âges les plus jeunes et se conserver par la suite. Invariablement, ce manque de vigilance entraîne, sur le long terme, la consommation des aliments de mauvaise qualité. Il revient donc à chaque personne de reprendre le dessus sur les aliments qu’il consomme au quotidien. Afin d’y arriver, l’une des meilleures solutions est de commencer à réduire progressivement la proportion de malbouffe consommée. De cette manière, la malbouffe supprimée laissera place à de la bonne nourriture.
Pour une efficacité à long terme, changer ces mauvaises habitudes ne sera pas suffisant. Il faudrait que le consommateur reconditionne son cerveau afin de l’habituer à sélectionner les bons aliments. Une responsabilisation supplémentaire des finances devrait également participer de la suppression de la malbouffe.